Le Standard

BOULEDOGUE FRANÇAIS
ORIGINE : France.
DATE DE PUBLICATION DU STANDARD D’ORIGINE EN VIGUEUR : 03.11.2014.
UTILISATION : Chien de compagnie et d'agrément.
CLASSIFICATION F.C.I. : Groupe 9 Chiens d'agrément et de compagnie.
Section 11 Molossoïdes de petit format.
Sans épreuve de travail.
BREF APERCU HISTORIQUE
Probablement issu, comme tous les dogues, des Molosses d'Epire et de l'empire romain, parent du Bulldog de Grande-Bretagne, des Alans du Moyen Age, des dogues et des doguins de France, le Bouledogue que nous connaissons est un produit des différents croisements que firent les éleveurs passionnés dans les quartiers populaires de Paris dans les années 1880. A l'époque chien des forts des Halles -bouchers, cochers-, il sut conquérir la haute société et le monde des artistes par son physique si particulier et son caractère. Il se propagea alors rapidement. Le premier Club de race fut fondé en 1880 à Paris. Le premier registre d'inscription date de 1885 et le premier standard fut établi en 1898, année où la Société Centrale Canine reconnut la race du Bouledogue français. Le premier chien exposé le fut dès 1887. Le standard fut modifié en 1931-1932 et 1948. Il fut reformulé avec la collaboration de R. TRIQUET en 1986 par H.F. REANT (publication FCI 1987), puis en 1994 par Violette GUILLON (publication FCI 1995) et en 2012 par le Comité du Club du Bouledogue Français.
ASPECT GÉNÉRAL
Typiquement un molossoïde de petit format. Chien puissant dans sa petite taille, bréviligne, trapu, ramassé dans toutes ses proportions, à poil ras, à face camuse, aux oreilles droites, ayant une queue naturellement courte. Il doit avoir l'apparence d'un animal actif, intelligent, très musclé, d'une structure compacte et d'une solide ossature.
Aucun caractère n’est accusé par rapport aux autres au point de détruire l’harmonie générale ou de donner au chien une apparence difforme ou de gêner le mouvement.
PROPORTIONS IMPORTANTES
La longueur du corps, prise entre la pointe de l’épaule et la pointe de la fesse, est légèrement supérieure à la hauteur au garrot. La longueur du chanfrein est d’environ 1/6 de la longueur totale de la tête.
COMPORTEMENT / CARACTÈRE
Chien de compagnie, sociable, gai, joueur, possessif, éveillé.
TÊTE
Doit être forte, large et carrée, la peau la recouvrant formant, sans excès, des plis et des rides symétriques.
RÉGION CRÂNIENNE :
Crâne : Large, presque plat d’une oreille à l’autre, front bombé. Arcades sourcilières proéminentes, séparées par un sillon prononcé entre les yeux. Ce sillon ne doit pas se prolonger sur le crâne. Protubérance occipitale externe très peu développée.
Stop : Accentué.
RÉGION FACIALE :
La tête du Bouledogue est caractérisée par un retrait du massif maxillo-nasal, ainsi que par une inclinaison légère à moyenne du nez vers l’arrière. Le nez est légèrement retroussé (« remouché »).
Truffe (nez) : De couleur noire, large, camuse, les narines bien ouvertes et symétriques, dirigées obliquement vers l'arrière. L'inclinaison des narines ainsi que le nez retroussé doivent permettre une respiration nasale normale.
Chanfrein : Très court, large, présentant des plis concentriquement symétriques.
Lèvres : Épaisses, un peu lâches et noires. La lèvre supérieure rejoint l'inférieure en son milieu et cache complètement les dents. Le profil de la lèvre supérieure est descendant et arrondi. La langue ne doit jamais être apparente au repos.
Mâchoires/Dents : Mâchoires larges et puissantes. La mâchoire inférieure avance devant la mâchoire supérieure et se courbe vers le haut. L’arcade incisive inférieure est arrondie. Les mâchoires ne doivent pas présenter de déviation latérale ni de torsion. Le décalage des arcades incisives ne saurait être strictement délimité, la condition essentielle étant que la lèvre du haut et celle du bas se rejoignent pour cacher complètement les dents. Les incisives inférieures sont en avant des incisives supérieures. Incisives et canines suffisamment développées. Denture complète souhaitée.
Joues : Bien développées.
Yeux : Bien visibles, à l'expression éveillée, placés bas, assez loin de la truffe et des oreilles, de couleur foncée, assez grands, arrondis et ne laissant voir aucune trace de blanc (sclérotique) quand l'animal regarde de face. Le bord des paupières doit être noir.
Oreilles : De grandeur moyenne, larges à la base et arrondies au sommet. Placées haut sur la tête, mais pas trop près l'une de l'autre, portées droites. Le pavillon est ouvert vers l'avant. La peau doit être fine et douce au toucher.
COU
Court, puissant, légèrement incurvé, sans fanon, il s’élargit vers l’épaule.
CORPS
Ligne du dessus : Se relève progressivement et sans excès, à partir du garrot jusqu’au niveau du rein. Cette forme, appelée dos de carpe (ou roach-back) est une caractéristique de la race.
Dos : Large et musclé, solide et sans laxité.
Rein : Court, large et arqué.
Croupe : Bien inclinée.
Poitrine : Cylindrique et bien descendue (légèrement en dessous du coude), côtes très cintrées dites « en tonneau ». Poitrail largement ouvert, s’inscrivant dans un carré, vu de face.
Ligne du dessous et ventre : Relevés sans être levrettés.
QUEUE
Naturellement courte, idéalement d’une longueur suffisante pour cacher l’anus, attachée bas, plutôt droite, épaisse à la base, et effilée à l'extrémité.
La queue en chignon, nouée, cassée ou relativement longue ne dépassant pas la pointe du jarret, est admise. Elle est portée bas, même en action, elle ne doit pas se relever au-dessus de l'horizontale.
MEMBRES
MEMBRES ANTÉRIEURS :
Vue d’ensemble : Aplombs réguliers vus de profil et de face.
Epaule : Doit être bien oblique.
Bras : Court, épais, musclé, légèrement galbé.
Coude : Au corps, sans laxité.
Avant-bras : Court, droit et musclé.
Carpe : Solide et court.
Métacarpe : Court et légèrement incliné vu de profil.
Pieds antérieurs : Ronds, compacts, de petite dimension, dits "pieds de chat", tournés légèrement en dehors. Les doigts sont bien serrés, les ongles courts, gros et de couleur noire.
MEMBRES POSTÉRIEURS :
Vue d’ensemble : Les membres postérieurs sont forts et musclés, un peu plus longs que les membres antérieurs, élevant ainsi l’arrière-main. Les aplombs sont réguliers vus de profil et de derrière.
Cuisse : Musclée, ferme.
Jarret : Assez descendu, ni trop angulé, ni droit.
Tarse : solide.
Métatarse : Court.
Pieds postérieurs : Ronds, bien compacts, ni en dedans, ni en dehors.
ALLURES
Les membres se déplacent parallèlement au plan médian du corps, qu’ils soient vus de face ou de derrière. Les allures sont dégagées, puissantes et régulières.
PEAU
sans laxité.
ROBE
Poil : Ras, serré, brillant et doux, sans sous-poil.
Couleur : Fauve, bringé ou non, avec ou sans panachure.
Robes sans panachures :
Bringé : robe fauve moyennement rayée transversalement de bringeures sombres donnant un aspect « tigré », la robe fortement bringée ne doit pas aller jusqu’à masquer le fond fauve. Le masque noir peut être présent. Présence ou non de la panachure blanche limitée.
Fauve : Robe uniforme, de nuance fauve clair à fauve foncé, pouvant présenter une atténuation de couleur dans les parties déclives, masquée de noir ou non masquée, la robe masquée étant préférée. Présence ou non de la panachure blanche limitée.
Robes avec panachures :
Bringé avec panachure blanche moyenne ou envahissante : dite "caille", la panachure étant idéalement répartie sur l’ensemble de l’animal. Quelques tavelures sur la peau sont tolérées.
Fauve avec panachure blanche moyenne ou envahissante : dite "fauve et blanc", la panachure étant idéalement répartie sur l’ensemble de l’animal. Quelques tavelures sur la peau sont tolérées.
Pour toutes les robes, la truffe est noire, jamais marron ni bleue. Les sujets totalement blancs (à panachure totalement envahissante), à condition que la truffe et le bord des paupières soient noirs, sont admis mais non recherchés à cause des risques associés de surdité.
TAILLE ET POIDS
Hauteur au garrot : Mâle : 27 cm à 35 cm, Femelle 24 cm à 32 cm, avec une tolérance de 1 cm en plus ou en moins.
Poids : Mâle : 9 kg à 14 kg, Femelle : 8 kg à 13 kg. Une tolérance de 500 g, pour la limite supérieure, est acceptée si le sujet est bien dans le type.
DÉFAUTS
Tout écart par rapport à ce qui précède doit être considéré comme un défaut qui sera pénalisé en fonction de sa gravité et de ses conséquences sur la santé et le bien-être du chien.
- Robe caille fortement mouchetée.
- Robe fauve et blanc fortement truitée.
- Pour la robe fauve, raie de mulet très prononcée se prolongeant sur le dos.
- Ongles clairs.
DÉFAUTS GRAVES
- Hypertype, exagération des caractéristiques propres à la race.
- Chanfrein trop long ou excessivement court.
- Langue apparente, la bouche étant fermée.
- Œil clair (oeil de rapace).
- Ligne du dessus horizontale, du garrot au rein.
- Excès de ladre sur les lèvres, la truffe, les paupières dont le bord ne doit jamais être complètement dépigmenté.
- Denture en pince.
DÉFAUTS ENTRAÎNANT L'EXCLUSION
- Chien agressif ou peureux.
- Tout chien présentant de façon évidente des anomalies d’ordre physique ou comportemental sera disqualifié.
- Manque de type : insuffisance de caractères ethniques qui fait que le chien dans son ensemble ne ressemble pas suffisamment à ses congénères de la même race.
- Narines complètement fermées.
- Déviation latérale ou torsion de la mâchoire laissant apparaître la langue en permanence.
- Chien dont les incisives inférieures s'articulent en arrière des incisives supérieures.
- Chien dont les canines (crocs) sont visibles de façon permanente, la bouche étant fermée.
- Yeux hétérochromes.
- Truffe de couleur autre que le noir.
- Oreille non portée droite.
- Anourie et queue incarnée.
- Ergot au postérieur.
- Jarret inversé.
- Poil long, dur ou laineux.
- Robe non conforme à celles décrites dans le standard, notamment le noir, le noir marqué de fauve et toutes les dilutions du noir, avec ou sans panachure.
- Taille et poids sortant des limites admises.
- Chien en détresse respiratoire.
- Surdité.
N.B. :
- Les mâles doivent avoir deux testicules d’apparence normale, complètement descendus dans le scrotum.
- Seuls les chiens sains et capables d’accomplir les fonctions pour lesquelles ils ont été sélectionnés et dont la morphologie est typique de la race peuvent être utilisés pour la reproduction.
Ses Origines

Le Bouledogue Français est apparu au milieu du 19e siècle dans la région parisienne ; c'est d'ailleurs la seule race originaire de Paris.
Au 19e siècle, les bouchers parisiens étaient accompagnés de doguins, race de petit dogue disparue de nos jours. Les bouchers avaient traditionnellement pour compagnon le dogue, et cela depuis le Moyen Âge.
Le dogue évolua au cours des siècles, et certains individus perdirent de la taille, c'est ce dogue de petite taille que l'on appelait doguin, on pourrait voir en fait un doguin moderne dans le Boxer.
Afin de suivre la mode, ces bouchers achetèrent des Bulldogs anglais de petite taille. Précisons que cette importation de Bulldogs a commencé dès la fin du 18e siècle. Ces Bulldogs anglais étaient très différents du type actuel, beaucoup moins lourds, moins massifs, plus haut sur pattes, ils étaient plus proche du doguin que du Bulldog d'aujourd'hui.
Les combats de chiens étaient des divertissements très appréciés à l'époque, et dans les faubourgs parisiens beaucoup de bouchers, de cochers, de commerçants, d'ouvriers, et il faut bien le dire de mauvais garçons, possédaient un chien de combat. Ces Bulldogs n'étaient pas d'un caractère facile, comme nous le montre une lettre adressée à Benjamin Franklin, président des Etats-Unis, par l'abbé Morellet et datée du 30 octobre 1785.
Un peu plus tard, en 1841, Théophile Deyeux, s'adressant aux chasseurs au marais, écrit :
Cette anecdote est extraite des Annales modernes des environs de Paris.
Pour les combats, on mettait aux chiens de larges colliers de cuir, garnis de poil de blaireau. Le collier protégeait la gorge du chien et les poils de blaireau piquaient les narines de l'adversaire.
A la même époque, le chien ratier était très répandu dans les faubourgs parisiens. Il était surtout prisé des cochers qui s'en servaient pour débarrasser les écuries des rats. Ce ratier avait souvent les oreilles droites et la robe bringé. C'est en croisant ce ratier avec le Bulldog anglais pour avoir un chien de combat plus petit, que l'on obtint le Bouledogue français. On francisa le nom qui devint tout naturellement Bouledogue au lieu de Bulldog, comme on avait fait quatre siècles auparavant, avec dog qui devint dogue, mais les amateurs disent simplement Boule.
On accentua encore le caractère brachycéphale de l'animal, à l'aide du Lillois, petit chien du Nord de la France, aujourd'hui disparu et issu du Carlin.
En 1856, Bonnardot écrivait à propos du Carlin :
Le caractère ratier du Boule ne fait aucun doute, et il fréquenta assidûment les ratodromes parisiens dans les années 1870, 1880.
Pendant le siège de 1870, un Bouledogue était mis à contribution place de l'Hôtel de Ville, où se tenait un marché aux rats. Les rats sont installés dans une cage d'environ un mètre carré, lorsque vous avez choisi le rat que vous voulez acheter, le marchand vous confie une baguette et vous laisse le soin de diriger celui-ci vers un orifice donnant sur une autre cage contiguë. Dans cette cage se trouve un Bouledogue dont la fonction est de tuer d'un coup de gueule le rat concerné afin que vous puissiez emporter votre marchandise.
Les premiers sujets n'avaient pas toujours les oreilles droites et l'usage était alors de leur couper.
À cette époque, la couleur bringée était la plus recherchée. Il y eut beaucoup de tâtonnements et d'échecs avant d'obtenir un bon type de Bouledogue.
De même que les Anglais avaient vendu aux Parisiens des Bulldogs de second choix, ceux-ci à leur tour vendirent aux Américains les chiots qui n'étaient pas assez « boule » et pour qui il n'y avait que deux alternatives, être noyé ou devenir Boston Terrier.
En effet, dans les années 1900, la race eut un succès extraordinaire dans le pays, ainsi qu'à l'étranger, Angleterre, Etats-Unis, Allemagne, Autriche, etc.
Toutes les grandes dames de la Belle Epoque voulaient être accompagnées d'un Bouledogue Français, race pourtant issue des couches les plus pauvres de la population.
Le Bouledogue Français peut se vanter d'avoir été le favori des aristocrates, roi d'Angleterre et tsar de toutes les Russies compris, comme des mauvais garçons.
La race est tellement populaire, que dans le courrier des lecteurs de L'Acclimatation en 1907, un lecteur s'interroge sur les qualités d'un Bouledogue à double nez, qu'on lui aurait « refilé ».
Le type le plus à la mode est celui qui pèse environ dix kilos, il a les oreilles droites constamment bien portées, la queue courte et recroquevillée, la robe bringé foncé sans tache blanche, et qui ne tire pas la langue, défaut, hélas ! fréquent.
Le prix d'un beau sujet adulte atteint un chiffre élevé ; il y a des chiens aux Tuileries qui se vendent couramment cent louis.
Notre impartialité nous empêche de donner des adresses de producteurs, mais dans le catalogue de l'exposition canine de 1906, avec la liste des récompenses en main, on trouvera facilement les renseignements complets sur les chenils intéressants. Les uns appartiennent à des personnes honorables, les autres (et non les moins primés), à des maquignons dont il est bon de se méfier.
À ce titre, il est indispensable d'acheter après avoir vu et d'emporter immédiatement le chien acheté. Il ne faut croire aucun boniment au sujet du port d'oreilles. Un chien qui ne porte pas les oreilles convenablement étant jeune les portera toujours médiocrement, quoi qu'on en dise.
Le chien vraiment bien coiffé est celui qui porte les oreilles correctement, même quand on ne l'excite pas. Comme les chiens à oreilles chauve-souris ont été croisés autrefois avec les chiens à oreilles coquilles, il s'en suit qu'on trouve de tout dans les portées, même de ces oreilles intermédiaires, mi chauve-souris, mi coquilles, qui enlèvent une grande partie de la valeur aux chiens. Ce sont ces sujets là que les marchands cherchent à vous vendre en vous faisant croire que cela s'arrangera ».
À l'époque des combats, le chien était réputé pour ne pas lâcher prise. Son museau aplati lui permettait de respirer sans lâcher.
Des concours opposés les chiens, on les suspendait à une barre de bois et celui qui tenait le plus longtemps gagnait. Une fois, deux parieurs accrochèrent leur chien aux ailes d'un moulin que l'on fit tourner doucement. Le premier chien lâcha prise, épuisé. Le second tenait toujours bon. Quand enfin on arrêta le moulin, on vit qu'il était mort. Les crocs enfoncés dans le bois et la toile du moulin, il était resté accroché. La pauvre bête était morte d'épuisement, victime de la bêtise de son maître et de son entêtement à ne pas lâcher.
Ces concours et ces combats ont aujourd'hui disparu. En réalité, ils avaient disparu depuis cent ans, mais sont réapparus il y a quelques années, avec des Pitt Bulls dans le milieu des voyous nouvelle génération. A Paris, la place du combat, ainsi nommée parce que les Bouledogues s'y combattaient, mémorisait ces évènements, ceci jusqu'à la Libération, où elle fut rebaptisée place du colonel Fabien.
Après avoir connu un immense succès, avec des Clubs de race dans beaucoup de pays, le Boule se maintint en bonne place jusqu'à la deuxième guerre mondiale. Après il devint rare, et même très rare.
Lorsque j'étais gamin, dans les années cinquante, en banlieue parisienne, l'épicier avait un Bouledogue Français. Lorsque je passais devant le jardin de son pavillon en revenant de l'école, il aboyait en courant derrière sa grille. C'est le seul Boule que j'ai vu pendant mon enfance.
Il y a vingt ans, j'ai fait l'acquisition de ma première Boule, une belle femelle caille, d'origine néerlandaise qui m'a comblé de bonheur. Dans sa quatrième année, je suis monté la faire saillir chez un grand éleveur néerlandais, car c'était à l'époque le top de la qualité en Europe.
Ma première Boule s'appelait tout naturellement Bouboule (dans l'intimité), sa fille devint Mère-Boule, et sa petite-fille qui a maintenant onze ans et qui ne me quitte jamais s'appelle Boulette (toujours dans l'intimité), son patronyme officiel étant Gros Bisous des Saute Ruisseaux.
Si le Bouledogue était rare il y a vingt cinq ans, quand j'ai commencé à m'intéresser à la race, il est aujourd'hui commun, et je dois dire que la qualité a énormément progressé. Aujourd'hui, on n'est plus obligé de monter aux Pays-Bas pour avoir du bon et du beau. Je me souviens il y a vingt ans, des horreurs que l'on rencontrait en expositions, et ces chiens étaient primés. Cela fait plaisir de voir ce chien parisien, à nouveau en haut du tableau.
Le Bouledogue était traditionnellement caille ou bringé. Depuis quelques années, le fauve a été accepté par le Club français et je m'en réjouis. Le bringé est souvent noir, et il faut quelquefois chercher, à l'aide d'une loupe, un poil fauve autorisant la confirmation.
Le Boule a une particularité, il ronfle, cela ne m'a jamais dérangé, et quoi de plus naturel lorsque l'on dort du sommeil du juste. C'est un chien vraiment agréable à vivre, et les Parisiens devraient avoir à cœur de choisir un Boule, un vrai parisien de souche.
La race est gérée par le « Club du Bouledogue Français » Voir l'évolution des naissance en France.
EXTRAIT DU LIVRE « CHIENS DE FRANCE D'HIER ET D'AUJOURD'HUI » de Jean-Claude HERMANS, 350 pages, nombreuses illustrations, toutes les races françaises actuelles et 40 races disparues (ouvrage épuisé).
Le Caractère

Tous les amateurs de bouledogues vous diront que ce n'est pas un chien ; c'est un mélange de chien, certes, mais aussi d'humain, de chat, et même de gremlin ! Qui n'a pas en tête cette remarque de Colette affirmant avec humour « j'ai quatre chiens et un bouledogue ! ».
Outre son apparence caractéristique, son caractère fait partie de son charme inimitable. Sa plus grande qualité est l'attachement qu'il voue à son maître, mais il exige plus une présence que de longues caresses ou des jeux infinis.
Évidemment, cet amour exclusif peut le rendre jaloux et possessif et il appartient au maître de rester le chef afin de ne pas devenir esclave de ses lubies. Une bonne éducation dès le plus jeune âge est donc primordiale ; il faut se montrer ferme sans excès et user d'un gant de velours dans une main de fer.
La punition doit être immédiate, jamais différée et, bien sûr, équitable et mesurée. Les ordres doivent être brefs. Un simple haussement de ton suivi d'un « non » très ferme suffisent le plus souvent à obtenir l'obéissance. Si le bouledogue continue à vous défier, il suffit de le prendre par la peau du cou et le secouer très légèrement.
Bien entendu, la main ne doit être utilisée que pour les caresses et, quand il s'agit de l'admonester, mieux vaut utiliser un objet dissuasif et sans danger, du genre journal ou tapette à mouche. Une petite tape sur les fesses avec l'un de ces accessoires fera l'affaire puis, par la suite, la simple vue de cet objet suffira à lui faire comprendre qu'il a intérêt à bien se tenir !
Le bouledogue aime particulièrement les enfants et il partage leurs jeux avec beaucoup d'enthousiasme, ce qui oblige parfois à le freiner afin qu'il ne s'excite pas et atteigne l'épuisement. Il sait, néanmoins, se montrer tendre avec les très jeunes enfants et parfois même, très protecteur ; de la même façon, il convient également aux personnes âgées car il sait aussi se montrer calme et faire des siestes dans les canapés.
Toutefois sa musculature puissante rappelle que c'est aussi un chien qui a un grand besoin d'exercice et la petite promenade pipi de cinq minutes est très nettement insuffisante pour son épanouissement physique, même s'il s'agit d'un chien qui n'a pas besoin de grands espaces comme certaines autres races. La marche est nettement préférable au jogging qui est proscrit pour le bouledogue.
Ajoutons que c'est un piètre nageur et que toute présence de plan d'eau dans son environnement représente un danger.
Soulignons enfin que, s'il adore l'être humain et lui voue une fidélité indéfectible, il est, en revanche, beaucoup moins sociable avec ses congénères. La cohabitation de plusieurs femelles, seules ou avec un mâle, sous réserve que s'établisse une hiérarchie, est parfaitement envisageable alors que la cohabitation de deux mâles adultes est génératrice de bagarres et s'avère dangereuse au moment de la puberté du second chien introduit, s'il s'agit d'un chiot.
L'ardeur combative du bouledogue doit toujours être réprimée et les TAN, organisés par le club, et dont il sera question dans un autre chapitre, vérifient la sociabilité du chien qui, soulignons le en passant, est souvent très amical avec les chats.